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Discours prononcé par S.A.R. la Princesse de Hanovre à l'occasion de la Réunion des Ambassadeurs de bonne volonté auprès de l'UNESCO

Monsieur le Directeur général
Excellences,
Mesdames, Messieurs
Chers amis

Lorsque J'ai été nommée Ambassadrice de bonne volonté auprès de l'UNESCO en 2003 pour l'éducation des femmes et des jeunes filles en zone rurale, Je mesurais déjà l'impact du taux élevé d'analphabétisme et du chômage sur leur condition.

Le triste constat du Rapport mondial de suivi sur l'Education pour Tous de l'UNESCO nous ramène une fois encore à cette réalité, la communauté internationale est loin des Objectifs du Millénaire pour le Développement définis à Dakar en 2000.

La réduction de moitié de l'extrême pauvreté, de la faim et l'égalité entre les sexes seront-elles encore un rêve en 2015 ? 

Actuellement, 75 millions d'enfants sont exclus du système scolaire et beaucoup d'autres quittent l'école avant d'avoir terminé le cycle primaire. En 2015, ce n'est pas moins de 30 millions d'enfants qui ne seront pas scolarisés.

L'analphabétisme affecte aujourd'hui 776 millions de jeunes et d'adultes, soit 16 % de la population globale.

Que faire ? Ne pas relâcher nos efforts de coopération pour contribuer à l'aide internationale.

Notre perception globale des problèmes mondiaux ne doit pas effacer pour autant les actions urgentes à mener dans des communautés qui doivent faire face,  jour après jour, à un extrême dénuement.  

Derrière chaque chiffre se cache des foyers vulnérables, des femmes et des enfants qui ont le droit à l'éducation pour accéder à une vie meilleure.

Vulnérabilité d'autant plus préoccupante lorsqu'il s'agit de pays en développement.
En Ma qualité d'Ambassadrice de bonne volonté auprès de l'UNESCO, J'ai pu engager des programmes concrets au Burkina Faso de 2004 à 2006 (70 000 ?) et au Niger de 2006 à 2010 (130 000 ?) en faveur de l'éducation et de l'autonomisation des femmes et des jeunes filles. 

Le Burkina Faso et le Niger figurent parmi les pays les plus pauvres de la planète selon l'Indice de développement humain du Programme des Nations Unies pour le Développement. L'espérance de vie y est d'environ 46 ans.

Plus de 60% de leur population vit en dessous du seuil de pauvreté, les filles et les femmes en constituent les deux tiers. La situation se caractérise par des disparités importantes entre les hommes et les femmes en termes de santé, d'éducation et d'alphabétisation et par un taux élevé de mortalité maternelle.

L'alphabétisation des femmes, les activités génératrices de revenus et de microcrédits ont été au cœur des missions qui ont été développées dans les villages de la circonscription de Sapouy au Burkina Faso, dans les communes de Youri et de Dantiandou au Niger. A Youri, cet effort est soutenu conjointement, depuis 2007, par les gouvernements de la Principauté d'Andorre, de la République de Chypre, du Grand Duché de Luxembourg, de la Principauté de Monaco et de la République de Saint-Marin (pour un budget total de 343 000 ?).

 Plus de 3 000 femmes et enfants ont pu bénéficier de ces actions qui constituent, par là-même, le pilier de tout développement durable. Avec l'aide d'associations implantées sur place, les besoins ont été identifiés et les efforts coordonnés avec les populations concernées :

? l'installation de moulins à grains et la construction de puits ont soulagé les femmes dans leurs tâches ménagères quotidiennes et ont permis aux  jeunes filles de se rendre à l'école,

? le Ministère de l'Education nationale du Niger a mis à la disposition des villages des enseignants et a fourni du matériel et des équipements, le taux de fréquentation scolaire a augmenté,

? les femmes ont établi des petits commerces et ont suivi des cours dans les nouveaux centres d'alphabétisation, notamment des formations juridiques, une sensibilisation aux droits de l'homme et à l'égalité entre les sexes,

? ces acquis ont été partagés avec d'autres femmes en vue de leur participation pleine et entière à la vie de leur communauté, des groupements féminins ont ainsi été crées. 
Par ces programmes, ces femmes et ces jeunes filles ont eu le droit de construire leur avenir.

Aussi, si nous reconnaissons que l'éducation est une des conditions pour lutter contre les inégalités et les discriminations, n'oublions pas qu'elle est aussi un droit humain fondamental.

Mon engagement, en Ma qualité d'Ambassadrice de bonne volonté, est de contribuer à la concrétisation de ce droit pour qu'une éducation de qualité puisse être dispensée auprès des plus démunis.

Cette action au sein de l'UNESCO va de pair avec celle que je mène depuis plusieurs années à la tête de l'Association Mondiale des Amis de l'Enfance  (AMADE) et de la Fondation Princesse Grace, organismes que ma mère a créés.

La Fondation intervient dans le domaine de la recherche médicale pédiatrique et également dans le domaine social : six laboratoires ont pu ainsi être créés (259 250 ?) et un effort particulier a été fait pour améliorer leur équipement de recherche (188 350 ?). La Fondation, à travers l'opération du « geste de Noël », a attribué des aides à 13 associations humanitaires et culturelles locales dont Mission Enfance et Jeune J'écoute (24 000 ?).

Au niveau international, la Fondation s'investit également sur le terrain en aidant :
? l'orphelinat Rainier III de Madagascar,
 
? l'association Aviation Sans Frontières qui permet à des jeunes enfants issus de pays en voie de développement de subir des interventions dans les hôpitaux européens,

? une école de sages-femmes dans les camps Sahrouis Algériens, l'Association Aide et Action pour la scolarisation de jeunes vietnamiens,

? ou encore deux hôpitaux pédiatriques en Inde pour améliorer leur équipement.

La Fondation Princesse Grace soutient par ailleurs l'Université médicale virtuelle de Monaco qui a pour but de former les médecins, notamment des pays en développement, pour certaines maladies dont la drépanocytose, trouble sanguin encore méconnu aujourd'hui et toujours incurable, qui est une des maladies la plus répandue en Afrique.
Depuis 1963, grâce à ses antennes nationales, L'Association Mondiale des Amis de l'Enfance (AMADE) intervient aussi dans les programmes éducatifs et sociaux en réponse aux besoins essentiels de millions d'enfants frappés par la pauvreté, l'exploitation, la guerre ou la violence.

Actuellement les principales actions de l'AMADE sont développées au Burundi et au Niger :

? au Burundi où un partenariat d'une durée de 3 ans a été conclu en 2008 entre le Gouvernement monégasque, l'Association Fight Aids Monaco, l'AMADE Burundi et l'AMADE Mondiale couvrant à la fois les domaines de l'éducation, de la formation professionnelle, de la santé et de la prévention. Plus de 12 000 enfants ont pu bénéficier de cette aide dès la première année de cet accord, 

? au Niger, où Ma récente mission M'a permis de constater l'avancement des programmes d'aide à l'enfance mis en place par l'AMADE Mondiale et la Direction de la Coopération Internationale du Gouvernement monégasque : la création, à Niamey, d'un Centre de santé et de Recherche sur la drépanocytose, (maladie génétique qui frappe plus de 20 % des familles nigériennes) et sa Pharmacie spécialisée ; le bloc de maternité du Centre de Santé Intégré de Komba et le programme de scolarisation lancé dans la région de Ganguel au Nord-ouest de Niamey ; enfin le Centre de récupération et d'Education Nutritionnelle de Kiota.

Autant d'actions concrètes et primordiales engagées en faveur des plus nécessiteux, en partenariat avec les gouvernements, les associations et les pouvoirs locaux. J'ai ainsi pu rencontrer le Cheikh Moussa Aboucabar Hassoumi, Khjalife de la Conférerie Tidjane, dont l'attachement à la cause de l'enfance est déterminant dans cette région du Niger.  

S'il Nous revient, Ambassadeurs de bonne volonté auprès de l'UNESCO, d'initier, de soutenir, de promouvoir ces programmes, il revient aussi aux gouvernements de renforcer leurs engagements en faveur de l'équité et de l'éducation inclusive, dans le cadre d'une aide au développement  alignée sur les priorités nationales, économiques mais aussi sociales, afin que les objectifs du millénaire ne soient pas un rêve.

Je vous remercie

Discours prononcé par S.A.R. la Princesse de Hanovre à l'occasion de la Réunion des Ambassadeurs...